lundi 17 avril 2017

À ceux qui livrent le bon combat, la victoire est assurée.


Grâce à toi Seigneur Jésus
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JOUR DE PÂQUES

Homélie du Très Révérend Père Dom Jean PATEAU
Abbé de Notre-Dame de Fontgombault 
(Fontgombault, le 16 avril 2017)


Hans Memling. Triptyque de la Résurrection du Christ, 
du martyre de saint Sébastien et de l'Ascension, vers 1490



 

Surrexit, non est hic.
Il est ressuscité, il n’est pas ici. (Mc 16, 6)

Chers Frères et Soeurs,
Mes très chers Fils,

Après les heures lourdes qui se sont écoulées entre le jardin des Oliviers et la mort du Christ en Croix, après le silence du tombeau, après l’enseignement catéchétique de la grande Vigile, la simplicité des oeuvres de Dieu est le trait dominant de la solennité des solennités, la Pâque du Seigneur. 

Cette simplicité, nous l’avons déjà rencontrée dans le premier chapitre de la Genèse, lors de la création : Dieu dit, et les choses sont. Pour l’homme qui n’est que créature, il n’en va pas de même, et quand il veut singer Dieu, cela conduit à des catastrophes.

Les mélismes grégoriens tourmentés et chargés qui avaient revêtu les textes sacrés aux heures du déchaînement des hommes et de la fureur du démon ont désormais cédé la place à des mélodies simples et joyeuses. La résurrection s’offre à notre contemplation comme une action divine opérée dans le secret du tombeau, dont le Saint Suaire de Turin a gardé pour nous la mémoire et qu’il nous faut accepter dans la foi. Il est ressuscité.

La piété populaire affirme que Jésus serait passé dès la sortie du tombeau rendre visite à sa Mère. Cette intuition a été reprise par saint Jean-Paul II dans l’audience du 21 mai 1997 : 

Il n’est pas pensable que la Vierge, présente dans la première communauté des disciples, ait été exclue du nombre de ceux qui ont rencontré son Fils ressuscité d’entre les morts. Au contraire, il est vraisemblable que la première personne à qui Jésus ressuscité est apparu a été sa Mère. Son absence du groupe des femmes qui s’est rendu au tombeau à l’aube peut constituer un indice du fait qu’elle avait déjà rencontré Jésus. Le caractère unique et spécial de sa présence au Calvaire et son union parfaite à son Fils dans ses souffrances suggèrent une participation très particulière au mystère de la Résurrection.
 
Si les Évangiles n’ont pas gardé trace de cette première visite, les témoignages de la résurrection du Seigneur, fortifiants pour notre foi, ne vont pourtant pas manquer. La liturgie dans les jours prochains les rappellera. Dans ces heures la simplicité de Dieu vient à la rencontre de la complication des hommes. Jésus est celui qui est présent, et les disciples le croient absent. Quant à ces mêmes disciples qui se croient présents, le déroulement de la rencontre révèle qu’en réalité, ils étaient absents !
 
Les saintes femmes arrivent au tombeau avec leur peine et leurs soucis : « Qui nous roulera la pierre ? »... La pierre est déjà roulée. Un ange les attend. 

Les pèlerins sur le chemin d’Emmaüs devisent, tiraillés entre la certitude de la mort de Jésus et les dires des femmes. Malgré la parole provocante de celui qui semble ignorer les derniers évènements survenus à Jérusalem et qui vient de se joindre à eux : « O coeurs insensés et lents à croire...» (Lc 24,25), leurs yeux ne s’ouvriront qu’à la fraction du pain.

Les apôtres timorés et incrédules devront recevoir la paix de Dieu, et pour Thomas toucher les plaies du Crucifié, afin de croire. Les hommes, torturés de leurs complications et enfermés dans des coeurs étroits, ne peuvent goûter la simplicité de Dieu. Il est vraiment ressuscité.

En ce matin de Pâques, demandons la grâce d’une foi ardente. Cette foi ne sera pas de trop pour éclairer le jugement que nous avons à porter sur l’état du monde, et en particulier de notre pays. À vue humaine, tout semble perdu !
 
Dieu ne serait-il pourtant pas en route à nos côtés ?

Il y a juste cent ans, au Portugal, alors que la situation politique mondiale était dramatique, la Vierge Marie est apparue à trois pastoureaux. Pour attester le caractère surnaturel des apparitions, Marie a daigné le 13 octobre offrir aux croyants comme aux incrédules un signe grandiose dans le ciel. Une foule de plusieurs dizaines de milliers de personnes de toutes les conditions et de toutes classes sociales put alors regarder le soleil sans être aucunement incommodée. L’astre se mit à trembler avec des mouvements brusques, puis il tourna sur lui-même à une vitesse vertigineuse en lançant des gerbes de lumière de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Paraissant brusquement se détacher du ciel, il avança en zigzaguant sur la foule, puis s’arrêta. Les vêtements, trempés par une pluie abondante peu auparavant, étaient secs !
 
Lors de l’apparition du 13 juillet, Notre-Dame avait annoncé : « Pour empêcher la guerre, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Coeur Immaculé et la Communion réparatrice des premiers samedis. »


Apparition de Notre-Dame à Fatima 1917
Image pieuse


 Pour accomplir cette dernière dévotion, et bénéficier ainsi d’une aide particulière de Marie, spécialement au moment de la mort, il faut, durant cinq mois de suite, autour du jour du premier samedi, se confesser et communier avec une intention réparatrice, et, le samedi, réciter le chapelet et tenir compagnie à Marie pendant quinze minutes en méditant les mystères du Rosaire. Entre le 13 mai et le 13 octobre, il y a juste cinq premiers samedi du mois !

Confiants dans la puissance de Dieu et de la prière, il nous revient de croire et de prier.

Le monde se déchaîne, redoublant de ruse pour entraîner hommes et enfants dans le tourbillon de ses perversités. La société ressemble à une épave proche d’un naufrage sans espoir.

En ce matin de Pâques, nous tenons ferme dans la foi que le Christ est ressuscité. Nous croyons que la victoire de Dieu sur la mort et sur le mal est définitive et sans appel. Dieu n’est pas mort, il vit. Une nouvelle vie est offerte à ceux qui au temps du combat proclament les droits de la foi et de la vérité contre ceux qui veulent réduire l’Église et la morale au silence, contre ceux qui n’ont de cesse qu’ils n’aient humilié la nature humaine telle que Dieu l’a voulue.

À ceux qui livrent le bon combat, la victoire est assurée.

Le Christ est vraiment ressuscité.
 

Amen, Alléluia.

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